Pour une pratique en toute intégrité
En tant que thérapeutes, nous avons tous connu ce moment de doute face à une demande d’accompagnement : est-ce la bonne personne ? Est-ce le bon moment ? Suis-je la bonne personne pour elle ?
Lors d’une séance en supervision (et oui, encore — vous ai-je déjà dit que « supervision is magic » ?), je partageais justement mes hésitations à prendre ou non une nouvelle personne en accompagnement.
Ma super superviseuse m’a alors parlé de trois questions à se poser avant d’accompagner un client. Et comme je suis sympa, je partage :
💡 Les questions
1. Est ce que je dois ?
Je trouve cette question très intéressante. Je ne sais pas si c’était le but recherché, mais à cette question, ma réponse est ÉVIDEMMENT et FACTUELLEMENT NON.
Et vous savez quoi ? Je trouve que cela nous remet à notre juste place.
Non, je ne dois pas dire oui à tout le monde qui se présente à moi. Je n’ai pas de devoir absolu. J’ai le droit de dire non si je ne le sens pas.
Je ne suis ni sauveuse, ni guru, ni indispensable à qui que ce soit !
Cela permet de mettre un peu d’espace et de légèreté dans notre décision.
2. Est-ce que je peux ?
Cette deuxième question s’intéresse à notre capacité à offrir le soin nécessaire, tant sur le plan physique qu’émotionnel.
Cela parle de la gestion de notre énergie, du temps et des ressources pour le suivi. Il est essentiel de se demander si nous avons la capacité d’accueillir ce client/patient tout en maintenant notre propre équilibre.
Dans un autre sens, cette question vise aussi à évaluer s’il correspond à notre domaine de compétence.
A-t-on l’expertise et la formation requises pour répondre à ses besoins spécifiques ?
3. Est-ce que je veux ?
Enfin, la question de l’envie est cruciale. Le désir de travailler avec un client/patient doit être présent pour offrir un accompagnement de qualité.
Si le client/patient vous inspire des doutes ou si vous ressentez une réticence, il peut être sage de refuser.
Un thérapeute qui se sent aligné avec ses choix sera plus apte à offrir un soin authentique et bienveillant.
OUI, vous avez le droit de ne pas avoir envie de travailler avec quelqu’un.
🌙 Une nuance importante
Mais je voudrais attirer votre attention sur un point : j’accepte parfois de prendre en charge des clients qui peuvent me challenger — par leurs personnalités, leurs problématiques, leurs histoires ou leurs choix de vie.
En étant supervisée, je peux avancer sur ce qui me rend inconfortable. C’est de l’or.
Et ce sont d’ailleurs des accompagnements que je trouve incroyables en termes de résultats pour mes clients/patients.
⚖️ Trouver l’équilibre pour un accompagnement juste
Comme toujours : trouvez l’équilibre.
En prenant le temps de réfléchir à ces trois questions à se poser avant d’accompagner un client, vous pourrez :
mieux définir vos limites,
prendre des décisions éclairées,
et surtout, garantir un soin de qualité pour vos clients.